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«Si Dieu vient à votre secours, nul ne pourra vous vaincre , et s'Il vous abandonne, qui donc, en dehors de Lui, pourra

«Si Dieu vient à votre secours, nul ne pourra vous vaincre , et s'Il vous abandonne, qui donc, en dehors de Lui, pourra vous secourir? Que les croyants mettent donc leur confiance en leur Seigneur!» (Al-i'Imran – 160)

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Littérature

 

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L’histoire du roman résumée chapitre par chapitre

Le 02/04/2017

 
     Le Dernier Jour d’un condamné est le troisième roman écrit par Victor Hugo en 1828 .Dans cette œuvre,  l’écrivain raconte, sous forme d’un monologue interne, l’histoire d’un homme condamné à la peine capitale et qui vit ses dernières souffrances dans l’attente de son exécution.
    Sans préciser ni l’identité du condamné ni la nature de son crime, le livre évoque les peurs de cet homme qui se retrouve seul devant son destin, et parle également de son espoir et de sa famille
     . Adoptant les techniques de l’autobiographie, le roman se compose de 49 chapitres, avec un récit qui comporte trois parties : Bicêtre, la Conciergerie et l’Hôtel de Ville, sans oublier l’ultime  voyage vers la Place de Grève qui symbolise la guillotine.
 

    Résumé du Dernier Jour d’un Condamné chapitre par chapitre

Chapitre 1 : Tout en se rappelant son passé de liberté, il parle de l’obsession vis-à-vis de l’idée de  mourir sur la guillotine.
Chapitre 2 : Seul dans sa cellule, il s’enferme dans l’angoisse et la souffrance morale.
Chapitre 3 : Le condamné semble accepter ce jugement et se plonge dans ses rêves.
Chapitre 4 : Autrefois hôpital pour les soldats infirmes, la prison de Bicêtre est dans un état délabré et vétuste.
Chapitre 5 : Grâce à son obéissance et à quelques mots latins, il bénéficie de faveurs comme le papier ou encore les plumes.
Chapitre 6 : Le condamné décide de noter son journal et se lance dans l’écriture afin d’oublier ses angoisses.
Chapitre 7 : Il remet en question l’idée d’écrire du fait qu’il ne voit pas d’intérêt à sauver d’autres hommes alors que lui-même est condamné à mourir.
Chapitre 8 : Dans l’attente de son pourvoi en cassation, il s’aperçoit soudain qu’il est à son dernier jour.
Chapitre 9 : En faisant son testament, le prisonnier regrette de quitter des personnes fragiles et vulnérables ; sa femme et sa mère, mais surtout sa fille de trois ans.
Chapitre 10 : Enfermé dans une cellule de deux mètres carrés et entourée de quatre murailles de pierres de taille.
Chapitre 11 : Il passe son temps à décrire les murs de sa cellule, mais il est pris de peur et d’affolement dès qu’il a vu l’échafaud dessiné sur le mur.
Chapitre 12 : En découvrant sur les inscriptions murales les noms de quatre criminels célèbres passés par la même cellule, il est pris de panique à l’idée de la mort.
Chapitre 13 : Le prisonnier raconte l’agitation de la prison lors du départ des forçats pour Toulon.
Chapitre 14 : Après avoir repris connaissance, il se retrouve dans l’infirmerie à observer par la fenêtre le départ des détenus à la prison de Toulon.
Chapitre 15: Désespéré et torturé moralement, le prisonnier retourne dans sa cellule, en espérant obtenir une grâce imaginaire qu’il n’obtiendra jamais.
Chapitre 16 : Pendant les quelques heures passées à l’infirmerie, le prisonnier avait entendu la voix d’une jeune fille qui chantait l’histoire d’un assassinat.
Chapitre 17 : Dans ses idées, il rêve de s’évader, mais son rêve est interrompu par la réalité de l’incarcération et de la mort.
Chapitre 18 : Le gardien entre dans la cellule et lui demande, avec une politesse excessive, ce qu’il désire à manger.
Chapitre 19 : Lors d’une visite inattendue, le directeur de la prison se montre agréable et gracieux. Angoissé, le prisonnier comprend que l’heure de son exécution est venue.
Chapitre 20 : Terrifié, il pense à son surveillant et à la prison qui remplit son esprit.
Chapitre 21: Il est informé du rejet de sa demande du pourvoi en cassation.
Chapitre 22 : Le prisonnier se fait conduire à la Conciergerie en attirant la curiosité des passants qui s’arrêtent pour regarder la voiture.
Chapitre 23 : Dès son arrivée au Palais de Justice, le prisonnier est enfermé en compagnie d’un autre condamné.
Chapitre 24 : Il est furieux du fait que l’autre condamné lui a pris sa redingote.
Chapitre 25 : Le prisonnier est amené dans une cellule équipée d’une table, une chaise et tout pour écrire. Ce confort reste toutefois sous la surveillance d’un gardien de proximité pour empêcher toute tentative de suicide.
Chapitre 26: Convaincu de la certitude de son exécution, il écrit une lettre à sa fille dans laquelle il exprime toute sa douleur et sa souffrance.
Chapitre 27 : Obsédé par la guillotine, il essaie d’imaginer son exécution qu’il prévoit atroce.
Chapitre 28 : Ayant déjà assisté à une exécution, le narrateur imagine comment sera la sienne.
Chapitre 29 : Le malheureux détenu pense à cette grâce qui ne vient toujours pas, et se révolte contre la peine de mort.
Chapitre 30 : Il renvoie le prêtre qui revient le consoler et souhaite rester seul pendant sa réflexion.
Chapitre 31 : L’architecte de la prison envisage de rénover les murs de la cellule du détenu au cours de l’année suivante.
Chapitre 32 : L’arrivée du nouveau gardien et la fin du rêve de l’évasion.
Chapitre 33 : Il préfère se réfugier dans le rêve pour retrouver des souvenirs en compagnie de sa bien-aimée la petite Espagnole Pepa.
Chapitre 34 : Il regrette profondément son crime, et ne pense qu’à sa mort qui est pour bientôt.
Chapitre 35 : Il estime que, contrairement à lui, les gens ordinaires sont vivants et libres.
Chapitre 36 : Il se rappelle lorsqu’il a évité une chute mortelle lors de sa visite à la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Chapitre 37 : Le détenu décrit l’Hôtel de Ville au moment des exécutions observées par les spectateurs.
Chapitre 38 : A deux heures et quarante-cinq minutes, le prisonnier ressent des douleurs physiques violentes.
Chapitre 39 : Il essaie d’imaginer par quels moyens il va supporter son exécution, et souffre davantage.
Chapitre 40 : Il rêve d’une éventuelle grâce du roi, et refuse de perdre espoir.
Chapitre 41 : Le prisonnier réclame la présence d’un prêtre tout en décidant d’affronter la mort avec courage.
Chapitre 42 : Après le départ du prêtre, le prisonnier a fait un rêve qui l’a ramené jusqu’à son enfance. Dès son réveil, sa fille est venue le visiter.
Chapitre 43 : Constatant que sa fille ne le reconnaît  pas, il plonge dans l’obscurité de ses angoisses.
Chapitre 44 : Terrifié par la mort, il revoit malgré lui le déroulement de son exécution.
Chapitre 45 : Il pense à la place de Grève et aux autres qui seront exécutés après lui dans l’indifférence totale.
Chapitre 46 : Malheureusement, il n’a plus le temps d’écrire afin de raconter à sa fille son histoire et ses souffrances.
Chapitre 47 : Une note signalant que le narrateur n’avait pas le temps pour écrire son histoire.
Chapitre 48 : Accompagné de son équipe, le bourreau  veille à la toilette du condamné avant de le transférer pour l’exécution
Chapitre 49 : Grâce à son instinct naturel de survie, le prisonnier a tendance à s’attacher à la vie jusqu’au dernier moment. Mais c’est l’heure de son exécution…
 
 
 

 

un lien (utile?) (pour étudier le dernier jour d'un condamné)

Le 18/03/2010

 

Voici un lien qui pourrait vous servir dans la lecture de l'oeuvre au programme de Victor Hugo.

 

                                          http://peinedemort.blogs.fr/index.html

 

 

Lettre de Victor Hugo au ministre de l’intérieur anglais Lord Palmerston

Le 24/12/2016

 

11 février 1854

Dès le point du jour une multitude immense fourmillait aux abords de la geôle. Un jardin était attenant à la prison. On y avait dressé l’échafaud. Une brèche avait été faite au mur pour que le condamné passât. A huit heures du matin, la foule encombrant les rues voisines, deux cents spectateurs « privilégiés » étant dans le jardin, l’homme a paru à la brèche. Il avait le front haut et le pas ferme ; il était pâle ; le cercle rouge de l’insomnie entourait ses yeux. Le mois qui venait de s’écouler venait de le vieillir de vingt années. Cet homme de trente ans en paraissait cinquante. « Un bonnet de coton blanc profondément enfoncé sur la tête et relevé sur le front, – dit un témoin oculaire, – vêtu de la redingote brune qu ‘il portait aux débats, et chaussé de vieilles pantoufles », il a fait le tour d’une partie du jardin dans une allée exprès. Les bordiers, le shérif, le lieutenant-shérif, le procureur de la reine, le greffier et le sergent de la reine l’entouraient. Il avait les mains liées ; mal, comme vous allez voir. Pourtant, selon l’usage anglais, pendant que les mains étaient croisées par les liens sur la poitrine, une corde rattachait les coudes derrière le dos. Il marchait l’œil fixé sur le gibet. Tout en marchant il disait à voix haute : Ah mes pauvres enfants ! A côté de lui, le chapelain Bouwerie, qui avait refusé de signer la demande en grâce, pleurait.

L’allée sablée menait à l’échelle. Le nœud pendait. Tapner a monté. Le bourreau d’en bas tremblait ; les bourreaux d’en bas sont quelquefois émus. Tapner s’est mis lui-même sous le nœud coulant et y a passé son cou, et, comme il avait les mains peu attachées, voyant que le bourreau, tout égaré, s’y prenait mal, il l’a aidé. Puis, « comme s’il pressentait ce qui allait suivre, » – dit le même témoin, – il a dit : «  Liez-moi donc mieux les mains.- C’est inutile, a répondu le bourreau. » Tapner étant ainsi debout dans le nœud coulant, les pieds sur la trappe, le bourreau a rabattu le bonnet sur son visage, et l’on a plus vu de cette face pâle qu’une bouche qui priait. La trappe, prête à s’ouvrir sous lui, avait environ deux pieds carrés. Après quelques secondes, le temps de se retourner, l’homme des « hautes œuvres » a pressé le ressort de la trappe. Un trou s’est fait sous le condamné, il y est tombé brusquement, la corde s’est tendue, le corps a tourné, on a cru l’homme mort. « On pensa, dit le témoin, que Tapner avait été tué raide par la rupture de la moelle épinière. » Il était tombé de quatre pieds de haut, et de tout son poids, et c’était un homme de haute taille ; et le témoin ajoute : « Ce soulagement des cœurs oppressés ne dura pas deux minutes. »

Tout à coup, l’homme, pas encore cadavre et déjà spectre, a remué ; les jambes se sont élevées et abaissées l’une après l’autre comme si elles essayaient de monter des marches dans le vide, ce qu’on entrevoyait de la face est devenu horrible, les mains, presque déliées, s’éloignaient et se rapprochaient « comme pour demander assistance, » dit le témoin. Le lien des coudes s’était rompu à la secousse de la chute. Dans ces convulsions, la corde s’est mise à osciller, les coudes du misérable ont heurté le bord de la trappe, les mains s’y sont cramponnées, le genou droit s’y est appuyé, le corps s’est soulevé, et le pendu s’est penché sur la foule. Il est retombé, puis a recommencé. Deux fois, dit le témoin. La seconde fois il s’est dressé à un pied de hauteur ; la corde a été à un moment lâche. Puis il a relevé son bonnet et la foule a vu ce visage. Cela durait trop, à ce qu’il paraît. Il a fallu finir. Le bourreau, qui était descendu, est remonté, et a fait, je cite toujours le témoin oculaire, « lâcher prise au patient. » La corde avait dévié ; elle était sous le menton ; le bourreau l’a remise sous l’oreille : après quoi il a « pressé les épaules. » Le bourreau et le spectre ont lutté un moment ; le bourreau a vaincu. Puis cet infortuné, condamné lui-même, s’est précipité dans le trou où pendait Tapner, lui a étreint les deux genoux et s’est suspendu à ses pieds. La corde s’est balancée à un moment, portant le patient et le bourreau, le crime et la loi. Enfin, le bourreau a lui-même « lâché prise. » C’était fait. L’homme était mort.

Vous le voyez, monsieur, les choses se sont bien passées. Cela a été complet. Si c’est un cri d’horreur qu ‘on a voulu, on l’a.

La ville étant bâtie en amphithéâtre, on voyait cela de toutes les fenêtres. Les regards plongeaient dans le jardin.

La foule criait : shame ! shame ! shame ! Des femmes sont tombées évanouies. Pendant ce temps-là, Fouquet, le gracié de 1851, se repent. Le bourreau a fait de Tapner un cadavre ; la clémence a refait de Fouquet un homme. Dernier détail. Entre le moment où Tapner est tombé dans le trou de la trappe et l’instant où le bourreau, ne sentant plus de frémissement, lui a lâché les pieds, il s’est écoulé douze minutes. Douze minutes ! Qu’on calcule combien cela fait de temps, si quelqu’un sait à quelle horloge se comptent les minutes de l’agonie !

Voilà donc, monsieur, de quelle façon Tapner est mort. Cette exécution a coûté cinquante mille francs. C’est un beau luxe. Quelques amis de la peine de mort disent qu’on aurait pu avoir cette strangulation pour « vingt-cinq livres sterling ». Pourquoi lésiner ? Cinquante mille francs ! quand on y pense, ce n’est pas trop cher ; il y a beaucoup de détails dans cette chose-là.

On voit l’hiver, à Londres, dans de certains quartiers, des groupes d’êtres pelotonnés dans les angles des rues, au coin de portes, passant ainsi les jours et les nuits, mouillés, affamés, glacés, sans abri, sans vêtements et sans chaussures, sous le givre et sous la pluie. Ces êtres sont des vieillards, des enfants et des femmes ; presque tous irlandais ; comme vous, monsieur. Contre l’hiver ils ont la rue, contre la neige ils ont la nudité, contre la faim ils ont le tas d’ordures voisin. C’est sur ces indigences-là que le budget prélève les cinquante mille francs donnés au bourreau Rooks. Avec ces cinquante mille francs, on ferait vivre pendant un an cent de ces familles. Il vaut mieux tuer un homme.

Ceux qui croient que le bourreau Rooks a commis quelque maladresse paraissent être dans l’erreur. L’exécution de Tapner n’a rien que de simple. C’est ainsi que cela doit se passer. Un nommé Tawel a été pendu récemment par le bourreau de Londres, qu’une relation que j’ai sous les yeux qualifie ainsi : «  Le maître des exécuteurs, celui qui s’est acquis une célébrité sans rivale dans sa peu enviable profession. » Eh bien, ce qui est arrivé à Tapner était arrivé à Tawel.

On aurait tort de dire qu’aucune précaution n’avait été prise pour Tapner. Le jeudi 9, quelques zélés de la peine capitale avaient visité la potence déjà toute prête dans le jardin. S’y connaissant, ils avaient remarqué que « la corde était grosse comme le pouce et le nœud coulant gros comme le poing ». Avis avait été donné au procureur royal, lequel avait fait remplacer la grosse corde par une corde fine. De quoi se plaindrait-on ?

Tapner est resté une heure au gibet. L’heure écoulée, on l’a détaché ; et le soir, à huit heures, on l’a enterré dans le cimetière dit des étrangers, à côté du supplicié de 1830, Béasse.

Il y a encore un autre être condamné. C’est la femme de Tapner. Elle s’est évanouie, deux fois en lui disant adieu ; le second évanouissement a duré une demi-heure ; on l’a crue morte.

Voilà, monsieur, j’y insiste, de quelle façon est mort Tapner.

Un fait que je ne puis vous taire, c’est l’unanimité de la presse locale sur ce point : — Il n’y aura plus d’exécution à mort dans ce pays, l’échafaud n’y sera plus toléré.

La Chronique de Jersey du 11 février ajoute : « Le supplice a été plus atroce que le crime. »

J’ai peur que, sans le vouloir, vous n’ayez aboli la peine de mort à Guernesey. Je livre en outre à vos réflexions ce passage d’une lettre que m’écrit un des principaux habitants de l’île : « L’indignation était au comble, et si tous avaient pu voir ce qui se passait sous le gibet, quelque chose de sérieux serait arrivé, on aurait tâché de sauver celui qu’on torturait. » […]

Prenez garde. L’avenir approche. Vous croyez vivant ce qui est mort et vous croyez mort ce qui est vivant. La vieille société est debout, mais morte, vous dis-je. Vous vous êtes trompés. Vous avez mis la main dans les ténèbres sur le spectre et vous en avez fait votre fiancée. Vous tournez le dos à la vie ; elle va tout à l’heure se lever derrière vous. Quand nous prononçons ces mots, progrès, révolution, liberté, humanité, vous souriez, homme malheureux, et vous nous montrez la nuit où nous sommes et où vous êtes. Vraiment, savez-vous ce qu’est que cette nuit ? Apprenez-le, avant peu les idées en sortiront énormes et rayonnantes. La démocratie, c’était hier la France ; ce sera demain l’Europe. L’éclipse actuelle masque le mystérieux agrandissement de l’astre.

Je suis, monsieur, votre serviteur,

Victor Hugo.

 

 

Discours de Victor Hugo devant l’Assemblée Constituante

Le 24/03/2010

 
          

                                                                                         15 septembre 1848.

      Je regrette que cette question, la première de toutes peut-être, arrive au milieu de vos délibérations presque à l’improviste, et surprenne les orateurs non préparés.

     Quant à moi, je dirai peu de mots, mais ils partiront du sentiment d’une conviction profonde et ancienne.

    Vous venez de consacrer l’inviolabilité du domicile, nous vous demandons de consacrer une inviolabilité plus haute et plus sainte encore, l’inviolabilité de la vie humaine.

    Messieurs, une constitution, et surtout une constitution faite par la France et pour la France, est nécessairement un pas dans la civilisation. Si elle n’est point un pas dans la civilisation, elle n’est rien. (Très bien ! très bien !)

     Eh bien, songez-y, qu’est-ce que la peine de mort ? La peine de mort est le signe spécial et éternel de la barbarie. (Mouvement.) Partout où la peine de mort est prodiguée, la barbarie domine ; partout où la peine de mort est rare, la civilisation règne. (Sensation.)

     Messieurs, ce sont là des faits incontestables. L’adoucissement de la pénalité est un grand et sérieux progrès. Le dix-huitième siècle, c’est là une partie de sa gloire, a aboli la torture ; le dix-neuvième siècle abolira la peine de mort. (Vive adhésion. Oui ! Oui !)

 

 

     Vous ne l’abolirez pas peut-être aujourd’hui ; mais, n’en doutez pas, demain vous l’abolirez, ou vos successeurs l’aboliront. (Nous l’abolirons ! Agitation.)

     Vous écrivez en tête du préambule de votre constitution "En présence de Dieu", et vous commenceriez par lui dérober, à ce Dieu, ce droit qui n’appartient qu’à lui, le droit de vie et de mort. (Très bien ! très bien !)

     Messieurs, il y a trois choses qui sont à Dieu et qui n’appartiennent pas à l’homme l’irrévocable, l’irréparable, l’indissoluble. Malheur à l’homme s’il les introduit dans ses lois ! (Mouvement.) Tôt ou tard elles font plier la société sous leur poids, elles dérangent l’équilibre nécessaire des lois et des mœurs, elles ôtent à la justice humaine ses proportions ; et alors il arrive ceci, réfléchissez-y, messieurs, que la loi épouvante la conscience. (Sensation.)

    Je suis monté à cette tribune pour vous dire un seul mot, un mot décisif, selon moi ; ce mot, le voici. (Ecoutez ! écoutez !)

    Après février, le peuple eut une grande pensée, le lendemain du jour où il avait brûlé le trône, il voulut brûler l’échafaud. (Très bien ! D’autres voix : Très mal !)

    Ceux qui agissaient sur son esprit alors ne furent pas, je le regrette profondément, à la hauteur de son grand cœur. (À gauche : Très bien !) On l’empêcha d’exécuter cette idée sublime.

     Eh bien, dans le premier article de la constitution que vous votez, vous venez de consacrer la première pensée du peuple, vous avez renversé le trône. Maintenant consacrez l’autre, renversez l’échafaud. (Applaudissements à gauche. Protestations à droite.)

Je vote l’abolition pure, simple et définitive de la peine de mort.

     Ce discours fut prononcé dans la discussion de l’article 5 du projet de Constitution. Cet article était conçu ainsi : la peine de mort est abolie en matière politique. Certains représentants proposaient par amendement de rédiger ainsi cet article : la peine de mort est abolie.

Dans la séance du 18 septembre cet amendement fut repoussé par 498 voix contre 216.

 

 

 

Cinq réquisitoires contre la peine de mort

Le 24/03/2010

 

                    

       Voici 5 passages qui pourraient vous aider à construire une argumentation en faveur de l’abolition de la peine de mot pour un sujet de production écrite le jour de l’examen régional.

 

 

                                        Premier réquisitoire :

 

       "La peine de mort, ah, la peine de mort quelle horreur !! Quelle honte !

 

      Comment peut-on associer cette infamie à la démocratie ? La peine de mort est punition et autoprotection, elle est aussi, de la part de la société, l’aveu de son incapacité à corriger au sens pédagogique.

 

      Faisons ici référence à la loi judéo-chrétienne : " Tu ne tueras point. " Qui pourrait ne pas être d’accord ? Paradoxalement, la démocratie, c’est la liberté considérée comme une prérogative inhérente à tout être humain et grâce à laquelle il doit être en mesure d’assumer son destin. Allons donc, cela ne peut cohabiter !

 

Tuer un coupable ne changera pas notre société. Tuer un coupable n’apportera pas aux habitants un monde de paix, un monde sans violence ni aucun autre acte illicite. Tuer un coupable, ne nous rendra pas un monde parfait où tout est beau et chaleureux. Alors, pourquoi, tuer un coupable ? Interrogez-vous ? Je vous le demande.

 

      Ne pensez-vous pas qu’emprisonner un malfaiteur le forcera à réfléchir, à penser au mal qu’il a commis et peut-être à se convertir à la morale ? Hugo argumentait déjà en ce sens, il y a un siècle et demi devant l’assemblée des élus.

 

      Je sais bien qu’il y a des personnes qui commettent des crimes comme la pie qui vole sans répit, sans pensée, sans aucun souci de culpabilité et qui attisent la haine chez leurs concitoyens mais le mort n’apaisera en aucun cas cette haine, au contraire, elle l’alimentera et s’en alimentera.

 

      En tuant le coupable, je vous le répète, on ne tue en aucun cas, le mal… Le coupable n’est pas le mal !

 

On s’abaisse plutôt et la société retourne alors en notre nom, à la loi du talion, celle-là même qui crie lâchement : " Œil pour œil, dent pour dent ".

 

      " Tu ne tueras point " et " Tu ne feras pas tuer en ton nom ", a-t-on envie d’ajouter. Ce serait trop facile. Songez à ce dessin de presse de Serre, qui montre l’abattement à la chaîne de tous les bourreaux tour à tour, exécuteurs puis exécutés. Que l’on songe à la démocratie athénienne, mère de toute démocratie où l’on ne s’autorisait à punir que si l’on était certain de la culpabilité de l’accusé. Le châtiment infligé à l’accusé pouvait se retourner contre l’accusateur. Comment accepter de châtier, de blesser, de tuer, sans le risque d’être à son tour, puni de son erreur de jugement. Le système dans lequel nous enferme la peine de mort et son cortège de souffrance est perverti, nous pervertit, fait le jeu de nos perversions.

 

      Par ailleurs, la peine de mort contrairement à la condamnation à la prison conduit à l’élimination définitive sans aucun espoir de retour du prisonnier. Des centaines de milliers de personnes exécutées sous un régime donné ont ensuite été déclarées innocentes à la faveur d’un changement… Certes l’erreur est humaine, dit-on ! Certes, mais on peut ne plus répéter cette erreur là en abolissant définitivement et en tous lieux la peine de mort. C’est le thème du film La Ligne verte où le Messie de Dieu a été condamné à mort bien que certaines personnes pouvaient témoigner de son innocence.

 

      Je ne comprends pas comment on peut imaginer tuer un homme pour un crime. A-t-on déjà rencontré le diable sur terre ? Non, je vous le proclame, alors pourquoi tuer un être qui jusqu’à preuve du contraire ne peut être le mal, pas plus que le diable !

 

    Certes, tuer, voler ou violer ne réclame aucune mansuétude mais ne réclame en aucun cas la mort. Dans le fait d’ôter la vie à un humain, il n’y a aucun signe de bien à l’échelle de la société, car tuer le coupable ne signifie pas tuer le mal ainsi que nous l’avons déjà dit ! On ne peut avoir recours à une exécution pour condamner un meurtre : l’exécution est elle-même un meurtre, qui plus est, infligé par une société qui se venge par procuration.

 

Condamner, exécuter, tuer, cela vous plaît-il ? Asseyez-vous sur cette chaise, penchez la tête en avant, dégagez votre veine… Ce n’est pas un homme que vous tuez, mais toute une famille, un groupe d’êtres humains qui ne se relèvera pas, qui matin, midi et soir pleurera son sang. Ce n’est pas votre problème si des yeux innocents, ceux d’un fils, d’un père, d’une mère sont noyés chaque minute de leur vie dans l’odieuse image qu’ils emportent avec eux. Levez la tête, regardez la mort en face (montrer à cet instant quelques photographies réelles de la peine de mort) quel choc pour une famille ! Imaginez la longue suite de cauchemars qui hanteront leurs jours et leurs nuits… Jusqu’à souhaiter pour eux aussi la mort comme délivrance. Pensez-vous honnêtement que tuer un condamné et sacrifier sa famille sur l’autel de la barbarie vaut mieux que l’enfermer… même à perpétuité pour qu’enfin renaisse l’espoir… encore et toujours.

 

    Ainsi quelle que soit la raison invoquée par les états pour appliquer la peine de mort, l’idée qu’un gouvernement puisse justifier un châtiment aussi cruel que la mort est en contradiction avec le concept même des droits de l’homme. Les droits de l’homme, cela veut précisément dire que certains moyens ne doivent jamais être utilisés pour protéger la société, car leur usage constitue une violation des valeurs mêmes pour lesquelles la société mérite d’être protégée.

 

      Nous voilà plongés dans l’insupportable paradoxe qui permet d’associer encore en certains lieux démocratie et peine de mort, justice et ignominie, bien-être et violence.

 

 

                                               Deuxième réquisitoire :

 

J’ai fait un rêve…
      J’ai rêvé que la justice des hommes n’était plus une justice qui tue.
      J’ai rêvé que, sans pour autant cautionner les crimes quels qu’ils soient, la société des hommes permettait aux criminels de s’amender.
      J’ai rêvé que la justice était pour tous équitable.
      J’ai rêvé que la peine de mort était universellement abolie.

      Hélas, ce n’est qu’un rêve…enfin, pour le moment.
Les faits nous rappellent malheureusement que la réalité est tout autre.

 

      Le 1er janvier 2002, donc il y a quelques jours, alors que nous fêtions certainement nous tous joyeusement le passage à la nouvelle année, trois Saoudiens ont eu la tête tranchée. Leur crime : être homosexuel.

 

      Était-ce un crime ?

 

     Autre exemple, assez récent : en Chine, le 20 avril dernier, 200 personnes sur 400 condamnés à mort ont été exécutées dans le cadre d’une grande campagne de lutte contre la criminalité dont le nom de code est " frapper fort ". Ces condamnés, arrêtés pour des délits mineurs ont été exécutés d’une balle dans la nuque et leur corps n’a pu être récupéré par les familles qu’après le règlement des frais de l’exécution.

 

      L’Arabie Saoudite et la Chine ne sont malheureusement pas les seuls à pratiquer la peine capitale, mais ils ont le triste privilège d’appartenir au quatuor de tête, avec l’Iran et les États-Unis, responsables de près de 90% des exécutions en 2000.

 

      Et oui, même les États-Unis, société démocratique, qui se veut de plus un exemple pour l’humanité, use de cet acte barbare qu’est la peine de mort pour soi-disant protéger ses citoyens des criminels jugés " irrécupérables ".

 

      Il est pourtant infondé de dire que les personnes reconnues coupables d’homicides volontaires récidivent. Donc, l’idée qu’il faut exécuter un criminel pour empêcher une récidive n’est pas assez forte pour permettre ce meurtre.

 

Ajoutons que les exécutions pour l’exemple pratiquées par certains États ne font pas réfléchir les éventuels criminels sur ce qu’ils encourent, puisque la plupart des crimes sont commis sans préméditation.

 

      La prison devrait y suffire et n’aurait surtout pas cet aspect irrévocable qu’a la mort.

 

      Les cas de condamnés à mort pour meurtre qui ont vu leur peine commuée et dont la réinsertion fut réussie, voire exemplaire ne manque pas. Citons, par exemple, Jacques Lerouge, condamné en 1971 qui, après le BEPC, les baccalauréats C et B, a passé une licence de psychologie en prison, et est devenu chargé de mission, auprès de l’administration pénitentiaire. Citons encore Philippe Maurice qui ne doit la vie qu’à l’abolition de la peine de mort en France, et qui est devenu un historien émérite, spécialiste du Moyen Âge.

 

      Dans ces conditions, la condamnation à mort n’est-elle pas plutôt une vengeance, une application de la loi du talion : "Tu donneras vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main."

 

La justice est pourtant faite pour punir les coupables et non pour venger les victimes. Et si un des objectifs de la société est de combattre ce qu’il y a de primitif en l’homme, ne se doit-elle pas de combattre la vengeance qui est un désir primitif ? N’est-il pas, en effet, choquant de voir assister les familles de victimes à l’exécution ou de voir celle-ci retransmise sur les écrans ?

 

      Et que penser d’une condamnation à mort dont la cause première serait la couleur de la peau, la race ou bien des idées différentes de celles du pouvoir en place ?

 

      Le calvaire que vit actuellement Mumia Abu Jamal relève de ce cas figure. En effet, Monsieur Abu Jamal est un homme noir, ancien militant des Blacks Panthers, accusé du meurtre d’un policier blanc, ce qu’il a toujours nié farouchement depuis 1981. Son procès repose sur une enquête judiciaire bâclée et arrangée pour qu’il soit jugé coupable et condamné à mort. Son exécution a été repoussée à plusieurs reprises.

 

      Le 18 décembre 2001, après plusieurs appels, le juge fédéral annule la condamnation à mort de Mumia Abu Jamal pour vice de procédure lors du procès de 1982.

 

      Cependant, dans un délai de six mois, un procès doit se tenir et définir la nouvelle peine de l’accusé : peine d’emprisonnement à perpétuité ou, à nouveau, la peine de mort ! !

 

Aux États-Unis, être condamné à la peine capitale entraîne le passage dans le couloir de la mort pour une durée inconnue du condamné, l’isolant même de ses proches, ce qui ajoute alors une torture morale à la cruauté du châtiment. De plus, le procédé le plus utilisé maintenant pour exécuter les condamnés est l’injection létale, car il est dit "plus humain". Cependant, on fait état de plusieurs cas ayant entraîné une agonie prolongée.

 

       comment peut-on parler d’humanité ?

 

Alors qu’en 1997, la Chine a aboli la peine de mort pour les mineurs délinquants et que, récemment, le Pakistan lui a emboîté le pas, les États-Unis, quant à eux, au mépris de la Convention américaine des droits de l’homme, ainsi que la Convention internationale des droits de l’enfant, continuent de condamner des mineurs. Ils n’hésitent d’ailleurs pas non plus à appliquer la même sanction pour les handicapés mentaux.

 

      Quels sentiments peut-on avoir à l’égard de ces États qui attachent si peu d’importance à la vie d’un enfant ou d’un déficient mental ?

 

Cette sentence est même devenue un argument électoral. Les hommes politiques tiennent à prouver leur intransigeance en matière de criminalité. Ainsi, en novembre 1994, George Bush junior a été élu gouverneur du Texas en proposant d’abaisser l’âge des exécutions : de 17 ans, il devait passer à 16 ans ! 

 

      À cette époque, 80% de la population américaine était favorable à la peine de mort, convaincue de l’effet dissuasif de celle-ci. Or, aucune étude n’a pu prouver à ce jour la véracité de cette affirmation. Il a même mis en évidence une baisse du taux d’homicide dans plusieurs pays abolitionnistes.

 

      Enfin, si le fait de tuer un homme fait d’un individu un criminel, alors un État qui exécute un de ses habitants est, par conséquent, lui aussi un État criminel. La peine de mort est donc un crime légal commandité par un État.

 

      Celui-ci ne devrait-il pas alors répondre de ses actes devant la justice ?

 

      Pour toutes ses raisons, je ne demanderai qu’une seule chose…

 

L’abolition…

 

      Car, comme le disait Victor Hugo : " Un homme tué par un homme effraie la pensée, un homme tué par les hommes la consterne. "

 

      Moi, je suis consternée.

 

                                                    Troisième réquisitoire :

 

      La peine de mort ... Certes, le sujet n'est pas nouveau, certes, elle a été abolie en France, mais est-ce une bonne raison pour s'en désintéresser ? 46% des pays du monde la pratiquent toujours et tant qu'ils persisteront dans cette voie, nous ne pourrons pas nier le problème, nous n'aurons pas le droit de fermer les yeux, nous devrons continuer à lutter pour son abolition. La France est le pays des Droits de l'Homme, notre devoir à tous est donc de les faire respecter, à commencer par le plus important : le droit à la vie. C'est pour cette raison que j'ai d'abord choisi ce sujet, c'est pour cette raison que je m'adresse à vous aujourd'hui et c'est pour cette raison enfin qu'il faut se battre pour que cette pratique s'arrête.

 

      Certains pensent que la peine de mort est dissuasive, que l'idée de cette " punition " suffit à effrayer les meurtriers. Ce n'est qu'une idée reçue ! Les pays l'ayant abolie n'ont pas connu d'augmentation de la criminalité ! Et de plus, pensons seulement à ceci : est-ce qu'une condamnation à un long internement ne paraît pas plus dissuasive qu'une exécution abrégeant les souffrances morales du coupable ?

 

      Il est vrai que la peine de mort est la seule solution offrant un risque de récidive égal à zéro. Mais on ne peut raisonner ainsi ! Avec une telle politique tout serait terriblement limpide : pour éviter les accidents de voitures, interdisons les voitures ! Pour éviter les chutes, interdisons la marche ! Cela n'a rien à voir ? Mais c'est exactement la même chose ! On retire le permis aux chauffards, le temps qu'ils comprennent leurs fautes ? Eh bien, que les criminels suivent des thérapies en prison, afin de devenir meilleurs et de pouvoir se racheter ! Tout le monde a le droit à une deuxième chance : Vous, Moi, Eux ! Pour être plus pragmatique, j'ajouterai que les chiffres prouvent que nombreux sont ceux qui se rachètent et ne répètent plus leurs erreurs.

 

     Depuis le début de mon discours, je tente d'expliquer que la peine de mort ne sert à rien, mais il serait facile de me répondre que l'abolir ne servirait à rien non plus et peut-être êtes-vous intimement convaincus que de toute façon la peine de mort est la seule "punition " envisageable pour les meurtriers. Et c'est pour cette raison que je dois vous rappeler que le condamné n'est pas forcément le coupable. Quand George.W.Bush prétend "qu'il vaut mieux exécuter un innocent que laisser un coupable dehors" et que j'apprends qu'aux États-Unis, un exécuté sur six est innocent, je ne peux que supplier les gens de pouvoir d'arrêter le massacre.

 

      Certes, la peine de mort est "vieille comme le monde"... Elle a été pratiquée par chaque civilisation et en tout temps, mais ne suivons pas ces exemples archaïques et barbares qui appliquaient cette sentence pour de mauvaises raisons (si l'on peut penser qu'il en existe de bonnes...)- Déjà pendant l'Antiquité, les Romains infligeaient la peine de mort aux Chrétiens sous divers prétextes, car ils représentaient une menace intérieure. Ces mêmes Chrétiens qui plus tard, au Moyen-âge, la pratiqueront à leur tour dans un cadre assez similaire, puisqu'ils tenteront d'éliminer les protestants, les soi-disant sorciers, et autres laïques coupables d'hérésie. L'archaïsme n'est malheureusement pas lié à une époque. Aux États-Unis toujours, la majorité des exécutés font partie des minorités noires ou hispaniques. Notre société aurait donc plusieurs siècles de retard ? Je n'ose le croire et je fais mienne la phrase de Beccaria : "Le droit doit tabler sur la possibilité d'évolution et d'amélioration de la société et donc de l'individu." Cette conception de la justice qui me semble être celle à appliquer, nous prouve que les criminels doivent pouvoir se racheter et elle réfute totalement la loi du Talion.

 

     Le sujet devient plus délicat quand nous abordons les crimes inhumains, comme ceux liés à la pédophilie. Mais la société la société doit-elle aussi se montrer inhumaine que ses criminels ? Infliger la mort à un coupable est un exemple de violence et de réaction passionnelle pour la population, alors que la peine de mort est censée être un moyen de lutter contre ces réactions. La grandeur de l'homme est de dominer ses passions, ceci est bon pour vous comme pour moi, mais plus encore pour la justice qui doit montrer l'exemple et elle-même appliquer, d'un point de vue juridique, le principe mis en place par toutes les civilisations et depuis des millénaires, connu sous le nom d'un commandement simple : "Tu ne tueras point."

 

     Je comprends que vous puissiez penser qu'un enfant assassiné doit être vengé par la mort et que le sang du coupable paraît seul capable de laver ou de compenser celui de la victime, pour ses proches. Mais comme le disait Victor Hugo à son époque " se venger est de l'individu, punir est de Dieu ". Bien sûr, notre société laïque ne peut pas prendre à son compte cette affirmation mais en cherchant un peu plus loin le sens de cette phrase on en comprend mieux le sens : un homme qui pourrait décider de la vie ou de la mort d'un autre serait forcément un être supérieur . Or, vous pensez sans doute comme moi que tous les hommes sont égaux ? ...Le problème vient de là, et il est simple : l'homme éprouve le besoin de se venger - un sentiment humain - mais l'homme n'est pas parfait, qu'il s'agisse du criminel ou du juge. Certaines horreurs amènent spontanément l'homme vers une envie de vengeance, mais la loi doit le ramener
vers le droit chemin en lui interdisant d'assassiner les meurtriers grâce à l'excuse la plus instinctive, mais aussi la plus hypocrite qui soit : la peine de mort. La limite est très étroite entre le besoin de punir des fautifs et celui de se venger. Mais qui est capable de décider si telle ou telle punition est appropriée à tel ou tel cas ?

 

      Il est évident qu'un coupable ne peut pas être laissé en liberté comme si de rien n'était, mais notre société doit oublier les punitions pour les remplacer par des traitements appropriés aux criminels qui leur permettront par la suite de devenir des hommes intègres comme Patrick Henry. La prison ne doit plus être punitive mais curative. Des thérapies doivent être organisées, des traitements proposés, des psychologues doivent suivre les malades (au sens propre du terme). Effectivement , c'est ce qui est prétendument déjà fait mais est-ce réellement le cas ? Les prisonniers sont-ils tous suivis et le sont-ils
convenablement ? Ne nous voilons pas la face…

 

     Ai-je su vous démontrer tour à tour que la peine de mort était inutile, qu'elle ne convenait pas à notre société, qu'il y existait des solutions de remplacement, plus justes et, ce qui est pour moi un argument irréfutable, qu'elle comportait un risque énorme : celui de tuer des innocents. Est-ce que, malgré cela, certains de vous pourront persister dans cette position intolérable d'individu insensible ... Je vous prie de me répondre non. Je ne peux et ne veux pas croire qu'à notre époque, les Français ou les autres peuples dits civilisés restent des êtres barbares. C'est notre société qui doit s'efforcer de ne plus produire de criminels. J'espère vous avoir convaincus et je souhaite que, par la suite, vous vous engagerez dans mon combat : celui pour la vie.

 

                                                          Quatrième réquisitoire :

 

    (…) Dans tous les pays du monde et depuis des millénaires, la peine de mort a constitué le châtiment suprême. Lorsque les systèmes judiciaires se sont mis en place, elle a continué de représenter la peine exemplaire par excellence. Et de nos jours, de nombreux pays la pratiquent encore. 

 

      Mais n’est-elle pas profondément inhumaine ? N’est-elle pas inutile ? N’est-elle pas illégale ? N’est-elle pas illégitime ?

 

      Je pense que l’abolition de la peine de mort a représenté une avancée de la civilisation, une avancée sur le plan des valeurs humaines, dont notre République est porteuse mais aussi, une avancée sur le plan de la justice, qui s’est trouvée débarrassée des scories de la "loi du Talion" créant, parfois encore la confusion entre justice et vengeance !
Ne faudrait-il pas, Mesdames, Messieurs les députés, que les représentants de tous les pays d’Europe militent et œuvrent pour son abolition à l’échelle internationale ? 

 

La peine de mort est inhumaine !

 

je voudrais commencer ce plaidoyer par un argument qui ne peut laisser personne indifférent. Pensez à la souffrance morale que la condamnation à mort inflige au " coupable ", à la torture qui l’accompagne.
Cette souffrance est sans doute la pire de toutes.

 

      Imaginez-vous enfermé dans une cellule sans savoir quand la sentence sera exécutée ! Vous vous réveillez chaque matin persuadé que l’heure est venue pour vous de mourir ; vous vous dites que c’est peut-être aujourd’hui que le bourreau va venir vous chercher !

 

      Imaginez-vous derrière les barreaux d’une cellule avec la peur de la mort au ventre ! Imaginez que ce sort est le vôtre, pendant des jours, des mois, des années.

 

      N’est-ce pas cette souffrance que Victor Hugo dénonçait déjà dans son livre Le Dernier Jour d’un condamné ? Souffrance que l’on retrouve aussi dans le film très réaliste de Tim Robbins La Dernière Marche qui nous montre les derniers jours d’un condamné à mort aux États-Unis. Pour appliquer la peine de mort, il y a des méthodes que certains qualifient de " barbares " : la lapidation, la pendaison ou la guillotine.

 

     Mais pour le condamné et ses proches, la chaise électrique, l’injection létale, sont-elles des méthodes plus douces ? Y a-t-il une méthode plus " acceptable " ?

 

      Non, car la mort " punitive " s’accompagne toujours de la plus immonde torture ! Et au XXIe siècle la peine de mort n’a rien perdu de sa barbarie. Dans certains pays les exécutions capitales se pratiquent même encore en public !

 

Car certains croient à une utilité sociale.

 

      Certains prétendent qu’une société qui applique la peine capitale ne fait que défendre ses membres des crimes odieux de ses pires éléments. Or s’il est vrai que la peine de mort étouffe les ferments de révoltes politiques dans les régimes despotiques et totalitaires, personne n’a réussi à démontrer le caractère exemplaire des exécutions dans les pays démocratiques. Car il est prouvé statistiquement que le maintien de la peine de mort ne diminue pas la criminalité et que sa suppression ne l’augmente pas.

 

La peine de mort est inutile !

 

     Je le répète : la peine de mort est inhumaine, inutile, illégale. Certes, la peine de mort prévue encore aujourd’hui dans les textes de lois de nombreux pays (aux États-Unis par exemple, 38 des 50 états la pratiquent) semble a priori une procédure légale !

 

     Mais si l’on regarde bien, la peine de mort est un acte qui, viole la loi fondamentale de la Déclaration Universelle des droits de l’Homme. Ce texte adopté en 1948 par l’Assemblée générale des Nations Unies après les massacres nazis de la seconde Guerre mondiale,
Ce texte dit que : " Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne. »

 

Alors Mesdames, Messieurs les députés je vous pose cette question : pourquoi certains pays qui se disent démocratiques violent-ils cette loi fondamentale en pratiquant encore la peine de mort ?

 

Cette peine qui porte atteinte à l’intégrité physique et morale de l’individu.

 

Illégale la peine de mort est aussi illégitime.

 

      Qui sont les jurés pour condamner un homme à mort ? 

 

     Ce sont des hommes comme vous et moi qui sont appelés à remplir leur devoir de citoyen !

 

     Ce sont de simples hommes qui un jour doivent décider de la vie ou de la mort de leurs semblables ! Mais ces hommes ont leurs convictions, leurs sentiments, leurs propres peurs. À la cour d’assises ne deviennent-ils pas eux aussi à leur tour ces jurés des criminels quand ils prennent la décision d’envoyer un homme à la mort !

 

    Alors ce n’est pas la loi qui fonctionne, c’est la conviction subjective de chacun des jurés qui s’exprime.

 

Ce n’est pas alors la société qui réclame justice, mais ce sont des individus qui décident de la vie ou de la mort d’un de leurs semblables. Qui sont-ils pour le faire ?

 

       D’autres jurés auraient peut-être déclaré l’accusé innocent !

 

      Tout être humain a droit à l’erreur car nul n’est infaillible. Mais dans ce cas, l’erreur est irréversible. Les jurés doivent décider en leur âme et conscience de la vie ou de la mort d’autrui. S’ils se trompent, ils tueront un innocent.
      Car le caractère irréversible de la peine de mort entraîne inévitablement l’exécution d’innocents. Prenez cet exemple que cite Amnesty International : l’Américain Troy Lee Jones, a été condamné à mort en 1982, pour le meurtre de Carolyn Grayson en Californie.
      Avant le procès en première instance, l’avocat de Troy Jones n’a pas eu la possibilité de parler avec des témoins potentiels, d’obtenir le rapport de la police, ou de mener lui-même une investigation.
       La Cour Suprême de Californie a donc estimé que Troy Jones devait bénéficier d’un autre procès au cours duquel il fut enfin déclaré innocent ! C’est donc quatorze ans plus tard en 1996 qu’il fut libéré !
      Savez-vous que aux États-Unis, 13,4% des condamnés à mort depuis 1977 ont été reconnus innocents ?

 

Une société démocratique édicte des lois visant à organiser la vie en son sein pour que les valeurs fondamentales soient respectées à savoir la liberté, l’égalité et la fraternité.
      Or la société donne à chacun la liberté mais elle ne donne pas la vie.
      Elle ne crée pas les individus et n’a donc pas le droit de leur enlever cette vie qu’elle ne leur a pas donnée.

 

      C’est également pour cette raison que la peine de mort est illégitime.
      Retirer la liberté à un homme est le seul châtiment légitimement convenable.

 

La peine de mort est inhumaine, c’est un acte de barbarie.

 

      La peine de mort est inutile, elle ne diminue pas la criminalité. Elle est illégale, parce qu’elle ignore les principes mêmes de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

 

      Enfin elle est illégitime et antidémocratique, parce que nul n’est autorisé à tuer son prochain 

 

C’est pourquoi je pense que la peine de mort au XXIe siècle n’est pas seulement intolérable et révoltante mais qu’elle est aussi paradoxale et incompréhensible dans une société qui prétend intervenir pour la paix sur le plan mondial.

 

      Je suis fière que la France ait aboli ce châtiment en 1981, même si j’ai de la peine à comprendre que l’on ait attendu si longtemps

 

Luttons ensemble contre la peine de mort à travers le monde : 
la justice aura ainsi un visage plus humain !

 

                                              Cinquième réquisitoire :

 

 

Définition : l’abolition de la peine de consiste en la suppression d’un châtiment qui atteint le délinquant dans sa liberté et son droit d’exister, la sanction remplissant alors une fonction morale par sa nature expiatoire et une fonction utilitaire par son caractère intimidant.

 

      Pourquoi ce thème ?

 

      Aujourd’hui, dans le monde, la mort côtoie beaucoup d’entre nous à chaque instant. L’actualité en témoigne : les guerres au Proche-Orient, les attentats commis aux États-Unis, les guerres civiles africaines… La mort, nous la recevons, mais nous la donnons, surtout ! La loi du talion régit encore bien des peuples. Nous nous comportons comme des enfants qui se rendent mutuellement leurs chiquenaudes. Tu as donné la mort, alors je dois te la donner à mon tour. Au nom de quel droit ? La condamnation à la mort, que celle-ci soit réglementée par la législation ou non, n’est ni plus ni moins un crime que des hommes estiment être en droit de perpétrer. Nous n’avons aucun droit de vie ou de mort sur autrui, nul d’entre nous n’a le pouvoir d’en juger. Et c’est pour cette raison que je plaiderais en faveur de l’abolition de la peine de mort.

 

    " Tuer ou être tué ". C’est l’instinct de conservation qui guide les hommes, ce sont les hommes qui font appliquer la justice. Mais quelle justice ? Celle qui nous accorde le droit de disposer de la vie ou de la mort d’autrui ?

 

      Depuis toujours, l’homme tue. Peut-être par plaisir, par obsession ou encore parce qu’il est en attente de plus de pouvoir… Toujours est-il qu’il tue en mettant assidûment au point de nouveaux dispositifs, certains plus barbares que d’autres. Mais la mort ne revêt-elle pas invariablement le même caractère ? C’est Dieu qui a créé l’homme, mais c’est l’homme qui se prend pour Dieu. Situation paradoxale… On en vient à se demander qui est le plus coupable dans l’histoire. Serait-ce le meurtrier ou ses bourreaux ? Car, si le premier a commis une faite, alors les seconds en sont deux fois moins excusables puisqu’ils en font autant !

 

Reconnaissez donc que donner la mort n’est une solution en rien.

 

      Pourtant, objecteriez-vous, la peine de mort seule nous garantit un exemple convaincant qui sera en mesure de dissuader tout criminel en puissance. Cependant, les études montrent que les États ayant aboli la peine de mort n’ont pas enregistré de recrudescence de la criminalité. De même, il s’avère que la plupart des délits commis sont des crimes passionnels, les individus en question étant guidés par un brusque élan de leur inconscient. Dans ce cas précis, la théorie de l’intimidation ne vaut plus rien. Quant aux criminels de sang-froid, je doute que la mort les intimide réellement. Nous pourrions les comparer à des sportifs de haut niveau ou à des soldats qui, pour atteindre un but, ne reculent pas devant la mort, tout comme les terroristes.

 

      Dans un second temps, il vous faut considérer le caractère psychologique de la peine de mort. En effet, pour le détenu, la condamnation à mort signifie que l’amendement et l’expiation ne sont pas envisageables. Ceci étant dit, alors certains hommes n’auraient pas le pouvoir de se racheter. Ils naîtraient criminels et mourraient criminels. il faudrait donc concevoir une classe sociale de criminels qui jamais ne seraient en mesure d’expier leurs fautes, puisqu’ils seraient, par leur naissance, par leur naissance, condamnés à aller à l’encontre de nos lois. Mais où allons-nous ? C’est une vision manichéenne, puérile que de considérer qu’un homme jamais ne pourra changer.

 

Cependant, me direz-vous, la peine de mort permet l’élimination totale et définitive d’un homme jugé responsable d’un crime si odieux dont seule la mort vengerait ses victimes. Aussi conviendrait-il d’en finir, afin qu’il ne cause plus aucun tort à la société. En définitif, la mort est un moyen établi et expéditif pour s’acquitter d’un être humain. Toutefois, ne peut-on considérer que la prison à perpétuité serait une solution moins radicale ? Et si, comme Victor Hugo l’a dit, " vous objectez qu’on peut s’échapper d’une prison, faîtes mieux votre ronde ".

 

      Encore faut-il se demander si la peine de mort n’est pas un moyen pour l’État d’imposer sa force et son pouvoir. En effet, l’État dispose du citoyen jusqu’à lui ôter la vie, droit inaliénable qui lui a été conféré par la Déclaration des droits de l’homme. On ne peut plus alors considérer la Nation en tant que démocratie, mais comme État totalitaire.

 

De plus, à l’irrationalité de la peine de mort vient s’ajouter souvent l’absence de procès légaux. On constate ainsi que de nombreux procès dans le monde sont confiés à des avocats non qualifiés qui ne défendent pas le prévenu. La justice se transforme alors en injustice ! C’est bien sûr sans compter l’inégalité raciale qui sévit dans des nations telles que les États-Unis. Face à un tel manque de civisme d’une part, et de responsabilités d’autre part, je vais jusqu’à m’interroger sur de telles injustices qui, à l’issu de procès bâclés ou non existants, refusent aux prévenus la moindre chance de s’en sortir, et davantage encore si ceux-ci sont innocents ! Je vous demande enfin de considérer un dernier point : au XVIe siècle déjà, Thomas More avait échafaudé une théorie particulièrement intéressante. pour enrayer le vol, il fallait, selon lui, non pas le punir de mort, mais au contraire, chercher à s’expliquer pourquoi le délit était commis et faire son possible pour que cette attitude régresse. Or, il me semble que cette théorie pourrait s’appliquer à la faute criminalité. Avant de s’évertuer à inventer des processus de mise à mort, ne vaudrait-il pas mieux réduire le libéralisme qui régit la détention d’armes et développer les aides psychologiques ?

 

      Aussi, tous ces faits ayant été établis, je vous demande de reconsidérer le cas d’hommes semblables à vous et moi, et non pas de raisonner en bourreaux, mais en êtres sensés et justes.

 

 

 

 

 

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