hicham-berhil
La sororité dans "Antigone"
Le 27/02/2010
Pouvons-nous envisager Antigone sans le thème de la sororité ?
De tous les personnages que nous connaissons, la sœur de Polynice est celle qui possède l’âme la plus sororale. Elle est la sœur par excellence qui peut dire sans ambages au nouveau roi de Thèbes : «C'était mon frère.» parce qu’elle pense tout simplement qu’elle doit au corps de son frère plus qu’elle ne doit aux lois de son pays :
ANTIGONE __ Si j'avais été une servante en train de faire sa vaisselle, quand j'ai entendu lire l'édit, j'aurais essuyé l'eau grasse de mes bras et je serais sortie avec mon tablier pour aller enterrer mon frère.
De ce fait, nous ne pouvons que dire que le conflit tragique dans la tragédie au programme est avant tout un conflit entre la passion et le devoir, entre l’individu et l’Etat entre le familial et le civique, entre les prérogatives des morts et celles des vivants…
Dans son affrontement avec son oncle, elle se dresse comme l’avocate inflexible de son frère Polynice, peut-être même comme celle qui voudrait le venger et qui veut le réconcilier avec son frère ennemi :
ANTIGONE, doucement. __(…) Polynice aujourd'hui a achevé sa chasse. Il rentre à la maison où mon père et ma mère, et Etéocle aussi, l'attendent. Il a droit au repos.
De ce point de vue, nous ne pouvons que deviner sa réjouissance silencieuse vis-à-vis de l’édit royal qui lui permet de manifester sa joie devant Thèbes :
ANTIGONE, sourit. __(…) Mon frère mort est maintenant entouré d'une garde exactement comme s'il avait réussi à se faire roi.
En prenant sur elle la défense de ce frère -ou plus exactement de son « amoureux » (inceste?) comme elle aime l’appeler-, elle commet son crime en toute conscience ; son acte est un donc acte de maîtrise de soi avant d’être l’acceptation du destin :
ANTIGONE __ Bien sûr. A chacun son rôle. Lui, il doit nous faire mourir, et nous, nous devons aller enterrer notre frère.
la lettre d'Antigone
Le 25/01/2011
Lorsqu’Antigone se retrouve à deux doigts de la mort, et qu’elle est seule avec un garde, elle lui demande de faire passer un message à son amour :
« Mon chéri, j'ai voulu mourir et tu ne vas peut-être plus m'aimer.Et Créon avait raison, c'est terrible, maintenant, à côté de cet homme, je ne sais plus pourquoi je meurs.J'ai peur.Oh! Hémon, notre petit garçon.Je le comprends seulement maintenant combien c'était simple de vivre.Je ne sais plus pourquoi je meurs.J'ai peur.(Ici elle demande au garde de rayer tout cela et d'écrire seulement) Pardon, mon chéri.Sans la petite Antigone, vous auriez tous été bien tranquilles.Je t’aime… » (PP.114-116)
le roi et son petit page
Le 26/01/2011
Antigone sur son trente-et-un
Le 27/01/2011
ANTIGONE, court à Hémon. __ Pardon, Hémon, pour notre dispute d'hier soir et pour tout. C'est moi qui avais tort. Je te prie de me pardonner.
HEMON __ Tu sais bien que je t'avais pardonné, à peine avais-tu claqué la porte. Ton parfum était encore là et je t'avais déjà pardonné. (Il la tient dans ses bras, il sourit, il la regarde.) A qui l'avais-tu volé, ce parfum ?
ANTIGONE __ A Ismène.
HEMON __ Et le rouge à lèvres, la poudre, la belle robe ?
ANTIGONE __ Aussi. HEMON __ En quel honneur t'étais-tu faite si belle ?
ANTIGONE __ Je te le dirai. (Elle se serre contre lui un peu plus fort) Oh ! mon chéri, comme j'ai été bête ! Tout un soir gaspillé. Un beau soir.(P.37) (...) Tu me demandais tout à l'heure pourquoi j'étais venue avec une robe d'Ismène, ce parfum et ce rouge à lèvres. J'étais bête. Je n'étais pas très sûre que tu me désires vraiment et j'avais fait tout cela pour être un peu plus comme les autres filles, pour te donner envie de moi.
HEMON __ C'était pour cela ?
ANTIGONE __ Oui. Et tu as ri, et nous nous sommes disputés et mon mauvais caractère a été le plus fort, je me suis sauvée. (Elle ajoute plus bas.) Mais j'étais venue chez toi pour que tu me prennes hier soir, pour que je sois ta femme avant. (P.43)
les gardes jouant aux cartes
Le 26/01/2011